Auteur/autrice : Anne D. Lefèvre

L’année dernière, je participais au concours photo national Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award qui a pour but de sensibiliser au dépistage du cancer du sein grâce à la photographie.

J’avais d’ailleurs fait un article à ce sujet :

Ma participation au concours Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award 2018

J’ai eu le bonheur de faire partie des 40 finalistes.

Les quatre prix ont été attribués à d’autres très belles photos, réalisées par de très bons photographes.

J’ai d’ailleurs lié des amitiés avec plusieurs photographes et modèles grâce au concours 2018. Bien sûr, j’ai également lié une belle amitié avec Aurélie, ma modèle principale. Elle est forte et courageuse et je ne doute pas de ses capacités à mettre K.O. ce crabe !!

J’ai vécu d’incroyables moments grâce à ce concours, notamment lors de la soirée de remises de prix organisée au Grand Palais dans le cadre de Paris Photo.

Que de belles personnes réunit en un si beau monument de Paris !

Je pensais terminer cette aventure ici. Avant de retenter ma chance cette année…

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Mais en mai, Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award m’a recontactée pour me dire qu’ils avaient une surprise pour moi…

Ma photo a été choisie pour être l’affiche de l’appel à candidature pour le concours 2019 ! Wahou ! Quelle incroyable nouvelle !

J’ai tout de suite partagé l’information avec Aurélie !

Et cela a été encore plus incroyable quand j’ai vu l’ampleur que cela a pris !

D’abord des parutions dans des magazines reconnus comme Polka magazine et Marie Claire…

Puis la campagne d’affichage sur les panneaux d’abribus, de gare, de métro…

Tous mes amis et ma famille m’ont envoyé des photos des quatre coins de la France avec ma photo sur les abribus ou dans le métro !

C’est fou !

Mais ce qui me fait le plus plaisir, c’est de voir l’enthousiasme et la fierté que ressentent mes proches pour moi. Ces photos d’abribus envoyées sont pour moi des marques d’affection, des « je pense à toi ! », des « je suis fier de toi ».

Et cela rajoute une nouvelle dimension humaine à ce concours.

Quand l’affiche est arrivée dans ma ville, la voir en vrai (et en photo grâce à mes amis et ma famille amiénoise), c’était encore plus émouvant ! Poser devant était une grande joie pour moi !

Je me disais « c’est un peu mégalo, non ? » mais c’est tellement de bonheur !

Et puis un article dans le Courrier Picard, grand journal local, avec Aurélie.

Pour elle aussi, cet engouement autour de cette photo est spécial. J’ose espérer que cela l’aide à contrer cette maladie, à se voir belle et entourée. En tout cas, je sais que notre soirée à Paris l’année dernière avait été une révélation pour elle…

Et ce matin, une interview à la radio régionale, France Bleu Picardie !

C’est incroyable tout ça !

Je sais que ça ne durera qu’un temps. Que ce sera sans doute la seule fois où je pourrais vivre ça. Alors j’en profite et je remets les choses à leur place.

L’important, c’est le message véhiculé, la cause soutenue.

Savoir que cette photo puisse toucher des personnes, les émouvoir et participer au dépistage du cancer du sein est pour moi le plus important.

Alors MERCI A TOUS pour votre soutien, vos gentils messages, vos photos d’abribus ou de panneaux dans des gares ou métro…

MERCI !

Cette année, je retente ma chance. Avec ma Maman, ma Wonder Maman !

L’aventure sera différente, l’issue également mais, comme l’année dernière, mon objectif est d’être dans les 40 finalistes et de vivre ce concours avec ma Maman.

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Aujourd’hui, je voulais vous parler de l’ association Souvenange dans laquelle je suis bénévole depuis l’été 2018…

Souvenange.

Oui je sais, c’est un bien joli nom. C’est aussi une très belle association, même si, je l’avoue, ce n’est pas hyper glamour ou funky !

Certains pourraient dire que c’est étrange ou même dégoûtant… Pourtant je vous assure que nous sommes tous sains d’esprit et équilibrés.

Alors en quoi consiste cette mystérieuse association ?

Eh bien…

Nous aidons, grâce à la photographie, les parents vivant des deuils périnataux.

Un deuil périnatal, qu’est-ce que c’est me direz-vous ?

C’est lorsque l’on perd son bébé alors que l’on est enceinte ou à la naissance, ou juste après la naissance…

Ah, je vous avais averti, ce n’est pas un sujet très drôle…

Concrètement, que faisons-nous à l’association Souvenange pour aider ces parents ?

Deux choses :

1. Nous retouchons les photos que les parents nous envoient qu’ils ont pris eux-mêmes ou que le personnel de la maternité a pris à la naissance de l’enfant. Les photos sont souvent de mauvaise qualité. Nous nous efforçons de les rendre plus douces en effaçant le côté médical et en atténuant certains éléments.

2. Lorsqu’une convention est signée avec une maternité, nous pouvons intervenir directement au moment de la naissance, sur demande des parents et en accord avec la maternité, pour faire de belles photos de l’enfant.

Nous offrons nos talents de photographes professionnels ou d’amateurs chevronnés aux parents afin qu’ils puissent, s’ils le souhaitent, pouvoir présenter cet enfant parti trop tôt à leur famille ou à la fratrie.

L’une des grandes souffrances de ces parents endeuillés est la peur d’oublier ce bébé qu’ils n’ont pas eu le temps de voir grandir.

Avoir des photographies de lui leur permet de se rappeler son visage, ses mains…

L’autre peur est que l’entourage n’efface l’existence de cet être parce qu’ils ne l’ont pas connu.

Pour ces raisons, les photographies sont particulièrement importantes pour ces parents.

Peut-être vous demandez-vous ce qui m’a amené à Souvenange.

Dans mon entourage proche, plusieurs personnes ont dû faire face à la perte d’un bébé. Cela m’a pronfondément touchée et attristée .

J’ai essayé d’apporter au mieux mon soutien, comme je le pouvais. Il fallait être présente, sans trop en faire non plus. Et je continue de parler de ces bébés partis trop tôt avec leurs parents, pour qu’ils continuent de vivre dans nos cœurs.

À la suite de ces disparitions, j’ai regardé sur Internet et suis tombée sur Souvenange. Je me suis alors intéressée de près à cette association. Je n’étais pas encore photographe professionnelle donc je ne me sentais pas capable d’y adhérer.

En 2017, j’ai postulé. Je n’étais toujours pas professionnelle de la photo mais je commençais à développer ma pratique.

Je n’ai pas été acceptée. Car oui, il y a un jury qui juge si les photographes qui postulent ont le niveau requis. J’ai reçu des conseils et des points à améliorer.

En 2018, voyant qu’une convention allait être signée dans ma ville, j’ai repostulé, forte d’une année de pratique rigoureuse m’ayant conduite à m’installer en tant que professionnelle.

Cette fois, ma candidature a été acceptée. Pour mon plus grand bonheur.

S’en sont suivies plusieurs formations avec l’association, sur le deuil périnatal, sur les prises de vues en maternité et sur les retouches.

Nous avons un groupe privé sur lequel nous échangeons et nous soutenons.

Alors, je vous rassure : je ne suis pas attirée par la mort et je ne pratique pas la sorcellerie !

Je suis une personne joyeuse, positive et sensible.

Être sensible me permet de comprendre les autres et de voir lorsqu’une personne ne va pas bien. C’est le fait d’être sensible qui m’a amenée à Souvenange.

Mais ne vous y trompez pas, être sensible ne nous met pas en difficulté dans cette mission.

J’ai senti que j’étais prête pour ça, que j’aurai le recul nécessaire. Sensible mais sans s’impliquer trop émotionnellement, trop directement.

Je n’ai pas encore fait de séances en maternité donc je ne sais pas ce que je ressentirai à ce moment-là, mais je fais régulièrement des retouches photos et pas une fois je ne me suis sentie en difficulté.

*** Mise à jour 2020 ***

J’ai depuis fait des retouches et des prises de vue en maternité, et vous savez quoi ? Je vais toujours bien… 😉

Pas une seule fois je ne me suis sentie en difficulté. Au contraire, se sentir utile est un sentiment très puissant.

Je me concentre sur la mission qui m’a été confiée et je fais de mon mieux. L’aspect technique permet de mettre une barrière psychologique et de ne pas s’impliquer émotionnellement.

Si vous êtes sensible à cette cause, si vous voulez aider cette association, si vous êtes parents et que vous avez des photos à faire retoucher ou que vous vivez actuellement la perte d’un enfant, n’hésitez pas à nous contacter.

Amis photographes (amateurs ou professionnels avec un bon niveau), nous avons besoin de vous, partout en France !

Certaines conventions ne peuvent être signées car le nombre de photographes bénévoles est insuffisant pour répondre à la demande.

Je sais que le sujet peut faire peur, mais mettre au service des autres cet art qu’est la photographie est une magnifique façon de venir en aide à ces parents.

N’hésitez pas à écrire à l’association via le formulaire de contact et à poser vos questions.

Visitez le site de l’association Souvenange et rejoignez-nous !

www.souvenange.fr

 » Nous ne photographions pas la mort, nous immortalisons l’Amour « 

Association Souvenange

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Le concours Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award 2018 instauré depuis 2012 en hommage à Mrs Evelyn H. Lauder (disparue en 2011, fervente militante de la cause et passionnée de photographie), a pour but de sensibiliser au dépistage du cancer du sein grâce à la photographie.

Le thème de cette année est « Tous concernés ! »

 

 

Dès que j’ai lu le thème, j’ai eu exactement cette photo en tête. Je ne savais pas si techniquement je la réussirai, si c’était possible…

J’ai été très émue quand j’ai commencé à traiter les photos, de voir que ça rendait exactement ce que j’avais en tête.

(la photo est remise en bas en plus grand)

 

Il faut dire que c’est beaucoup d’émotions ce concours…

 

J’ai rencontré Aurélie grâce à un appel à modèle que j’avais publié sur ma page Facebook pour pouvoir concrétiser cette photo. Une amie à moi l’avait identifiée dans les commentaires.

Aurélie a tout de suite adhéré au projet.

Elle avait seulement deux questions : pouvait-elle se maquiller et pouvait-elle mettre une perruque ? Je lui ai répondu que, bien sûr, elle avait le droit de se maquiller et d’être belle ! Pour la perruque, je ne m’étais pas posée la question dans la mesure où, selon moi, c’était un choix qui lui appartenait. Je voulais qu’elle se sente bien et totalement à l’aise.

Ainsi, au début de la séance, Aurélie avait choisi de mettre un turban puis, au milieu de la séance, elle a décidé de l’enlever !

 

Autour d’elle, sa sœur, sa mère et 6 copines très proches qui l’aident au quotidien.

Avant la séance, je leur ai expliqué ce que je souhaitais faire passer comme message. Il était en effet nécessaire qu’elles connaissent ces éléments pour pouvoir les transmettre à travers la photo. Et c’est en effet l’une d’elle qui a proposé d’entrecroiser les doigts pour donner plus de force au soutien symbolisé.

Ce fut une superbe séance !

 

 

Nous avons créé un groupe ensuite où je donnais des nouvelles régulièrement de l’avancée du projet… Je souhaitais vraiment impliquer les filles à chaque processus car il m’était impossible de venir, faire une photo et repartir comme ça.

Cette photo est la plus harmonieuse de la série au niveau du cercle, et les doigts entrelacés donnent beaucoup de force.

J’ai l’extrême bonheur de faire partie de ces 40 finalistes !

 

C’est une très grande joie pour moi : un honneur d’avoir été sélectionnée par le jury de professionnels et une grande satisfaction d’emmener cette photo et mon équipe de filles aussi loin.

C’est ensemble que nous sommes finalistes.

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Anne D. Lefèvre Photographe  Amiens  Somme  Oise  Hauts-de-France