Confiportraits

Depuis un an, nous vivons une situation extra-ordinaire (dans le sens premier) et historique. Chacun a dû réinventer sa vie, s’adapter chaque jour, chercher des sources de motivation et de réconfort.

Les photographes ont été classés comme non essentiels et ont donc dû fermer leurs portes.

Heureusement, notre art peut se faire n’importe où, avec n’importe quel modèle ou lieu. Et l’Art permet de retranscrire ses émotions, ses bouleversements, ses questionnements…

Pour moi, c’était trop !
Je m’informais sur des sites sérieux, avec parcimonie : je ne voulais pas entrer dans le cercle du tout lire, tout entendre, tout regarder. Il m’était indispensable de choisir à quel moment, de quelle manière et sur quel sujet je voulais m’informer.

J’ai ressenti le besoin de créer cette série d’auto-portraits, mes premiers « confiportraits ».

C’était une façon de dire « Stop à la surinformation ! Laissez-moi gérer à mon rythme et selon mes besoins ».

Le choix du tee-shirt est évident dans cette série… « Positive vibes only »

Je souhaitais faire des photos en pause longue, c’est-à-dire que l’obturateur de l’appareil photo reste ouvert plus longtemps, permettant de faire entrer plus de lumière, mais surtout de créer du flou dans les mouvements.

Une façon de retranscrire le fait que nous étions immobiles, confinés, mais que nous continuions à vivre, à chercher le mouvement. Que nous pouvions avoir l’impression que la vie était normale mais qu’elle ne l’était pas.

Pour le confinement de mars, j’ai refait une série de confiportraits.

Plus sereins, ces autoportraits portent sur ma vie depuis plusieurs mois entre télétravail à temps complet (je pratique la photo à côté d’un autre travail à temps plein et pour lequel je suis en télétravail total depuis novembre), couvre feu à 18h (puis 19h) et le périmètre de 10km…</ p>

Bref, peu de sorties et un horizon quotidien qui se limite à ma maison.
Mon monde devient ce que j’en vois depuis ma fenêtre. D’où cette série d’autoportraits, confiportraits, que j’ai appelée « A la fenêtre ».

Pendant cette période, je passe beaucoup de temps à regarder le jardin, les oiseaux, le ciel, la nature qui s’éveille…

C’est assez apaisant.

En un an, nous avons beaucoup appris sur nous-mêmes et nous commençons à savoir « vivre » avec cette pandémie.
Nous avons acquis des gestes et des habitudes d’hygiène que nous n’avions pas avant.

Sommes-nous plus sereins ? Je ne sais pas. Pas toujours en tout cas.
Mais nous devenons experts en adaptation.

Le plus difficile, pour moi, reste de ne pas pouvoir se projeter, ne pas pouvoir faire de projets ou de plans sur les mois qui viennent. Chaque jour apporte son lot de changements…

Cette période qui bloque les artistes dans leurs représentations les amène par ailleurs à créer. Créer sur ce thème si particulier qui nous occupe depuis un an.

Si certains prennent en photos les commerces fermés de leur commune, comme par exemple Patrice Dorizon ou Lihn et R, d’autres ont développé des projets ayant abouti à la publication d’ouvrages.

En 2020, j’ai ainsi participé à la cagnotte en ligne permettant à la photographe Amélie Marzouk et l’écrivaine Laure Rolin de publier leur magnifique ouvrage appelé « Silences ».

C’est un ouvrage (et une exposition) qui allie donc leurs deux univers et qui parle des évènements du premier confinement, qui nous ont tous marqués.
« Un passage de l’ombre à la lumière »… ❤

Je trouve que cet ouvrage est le parfait témoin de cette période. Une œuvre à avoir chez soi pour garder une trace, un souvenir…

Et puis, je me suis aussi offert « Paris Lockdown », ouvrage d’art de l’agence photographique Kong Factory au profit de la Fondation Abbé Pierre avec des photographies de Fred Di Girolamo sur Paris confinée et vide de touristes et d’habitants…

L’Art nous transporte et nous permet de continuer de rêver. La création, sous toutes ses formes, libère l’esprit et rend plus léger.
Alors continuons à créer !

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Anne D. Lefèvre Photographe  Amiens  Somme  Oise  Hauts-de-France

Ma participation 2020 au concours Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award fut avec une amie de longue date, Céline.

Le thème du concours était la « Résilience », et cela lui allait comme un gant !

J’ai rencontré Céline il y a plus de dix ans.

Depuis quelques années, elle se bat avec courage contre un cancer du sein. J’ai beaucoup d’admiration pour elle.

Nous avons toujours parlé librement de ce qui lui arrivait lors de nos déjeuners en semaine. Mais on se raconte aussi pas mal de bêtises !! 🙂

Quand j’ai fait le concours Estée Lauder la première année, j’avais une idée en tête et j’avais lancé un appel à modèle pour réaliser la photo. Céline n’avait pas proposé sa candidature.

La deuxième année, je voulais absolument faire le concours avec ma Wonder Maman.

Et pour la troisième année, j’avais vraiment très envie que Céline me dise oui…

Quelle joie quand elle a accepté de poser pour moi !

Il faut se rendre compte que poser pour un concours photo sur un thème aussi fort, ce n’est pas rien.

Oser s’afficher, oser dire « oui, ce combat est aussi le mien », ce n’est pas aisé.

Cela demande beaucoup de courage.

Nous avons commencé notre réflexion dès l’annonce du thème du concours 2020.

Résilience… du latin resilire (« rebondir »), capacité à surmonter les chocs traumatiques ; processus qui consiste pour un individu ou une société à résister à une épreuve brutale, un trauma ou un stress et à les dépasser afin de se reconstruire.

Comment retranscrire la résilience ?

Nous avons organisé un brainstorming un soir. Nous avons mis sur la table tout ce que la résilience implique pour nous, ce qu’elle signifie. Et j’ai pris des notes…

Voici mes notes pêle-mêle…

Mots-clés

Des citations que Céline garde en elle et qui l’accompagnent :

• « ça aussi ça va passer ! »

« Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu » B. Brecht

Concepts :

Et puis il y a ce clip…

C’est Céline qui m’a envoyé le lien un soir. J’avais vu le film (Patients), j’avais adoré.

Le message de cette chanson de Grand Corps Malade sonnait incroyablement juste dans notre démarche.

Comme me disait Céline, ce passage lui correspondait particulièrement :

« Un espoir adapté, c’est de l’espoir bousculé

Parce qu’on est dos au mur, y’a plus de place pour reculer

Comme un instinct de survie on pense encore à avancer » 

  Cette chanson ne m’a pas quittée pendant toute la phase créatrice, le post-traitement et ensuite, en attendant les résultats…

Nous avions pour idée de créer une photo en couleur, positive, légère et forte.

Nous voulions des ballons colorés pour exprimer la légèreté, la vie qui ne tient qu’à un fil…

Et le bracelet rose que j’avais eu l’année précédente lors du lancement de la campagne d’octobre rose.

Mon amie Gaëlle a offert à Céline une magnifique mise en beauté avant la séance photo.

Son mari Aurélien m’a aidée à mettre en place notre décor pour la séance.

Merci mille fois à eux pour leur aide, leur enthousiasme et leur soutien !

Les années précédentes, j’avais une photo précise en tête donc les séances avaient été tournées exclusivement vers la mise en scène recherchée.

En 2020, je ne savais pas quelle photo allait ressortir de la séance. Je ne savais pas à quoi ressemblerait NOTRE photo…

J’ai donc fait une vingtaine de photos je pense…

En voici une petite sélection que nous avions retenue…

Et puis il y a eu LA photo…

Celle que j’ai tout de suite aimé et qui sortait du lot…

Alors peut-être que j’ai mal choisie (j’ai été très convaincante et Céline m’a suivie sur le choix 🙂 ) car nous n’avons pas été finalistes du concours en 2020, mais je ne regrette aucunement mon choix.

Pour moi, c’était la meilleure photo pour ma participation 2020 au concours.

Celle qui faisait ressortir la force (le poingt serré, le regard déterminé), la joie (le sourire, les couleurs), l’espoir (les nuages qui laissent place au soleil) avec le symbole du bracelet reliant directement la photo au cancer du sein.

Céline a écrit un texte absolument magnifique pour accompagner cette photo :

 

Parce que dans l’épreuve de la maladie, il y a les autres épreuves.

Concilier sa vie de femme et sa vie de patiente pour continuer à être une mère, une sœur, une amie.

Accepter les marques d’une lutte pour apprivoiser une nouvelle féminité.

Accueillir ses fragilités, ses peurs pour les dévoiler à ces autres, ceux que l’on aime et qui nous aiment.

Embrasser ses différences pour en faire une force.

Traverser les tempêtes pour savourer le calme et la douceur.

Savoir pleurer et s’abandonner pour continuer à sourire.

Voir le sombre pour sublimer le beau et le lumineux.

Participer à ce concours pour assumer d’être intimement liée à cette cause.

Rêver sa vie en couleurs, aussi légère que des ballons, pour garder l’espoir d’un futur.

Être résiliente, juste pour vivre plus sereinement cette vie, en rose.

Je ne sais pas encore si je participerai à l’édition 2021 du concours. Je verrai en fonction du thème…

  C’est un concours extrêmement fort et intense humainement.

Un concours où l’on ne croise que de belles personnes.

Je suis tellement reconnaissante d’avoir rencontré toutes ces belles âmes et de m’être fait quelques amis au passage…

Ma participation 2020 au concours Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award

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Anne D. Lefèvre Photographe  Amiens  Somme  Oise  Hauts-de-France

Le concours photo Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award… Avec ma maman cette fois…

L’année dernière, j’avais participé pour la première fois à ce concours (le seul concours photo auquel je postule) avec ma modèle Aurélie et ses proches. J’en parle ici : article 2018.

Cette année, ma photo de l’année dernière a été choisie pour être l’affiche d’appel à candidatures pour 2019. Je parle de cette incroyable expérience ici : article l’envol d’une photo.

En bref, ce concours Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award, ce sont énormément d’émotions !

Cette année, le thème était « Heroes ».

En réfléchissant au thème, je me disais que les super-héros portent toujours des costumes. J’ai cherché quel était ce costume…

Et puis j’ai trouvé et j’ai demandé à ma Wonder-Maman de poser pour moi.

En fait, j’étais absolument persuadée que ma maman refuserait de poser. Persuadée que se montrer ainsi serait trop pour elle. Il y a quand même une part de nudité…

Mais au final, elle m’a dit « Oui » tout de suite, sans même savoir la photo que j’avais en tête ! Simplement parce qu’elle sait que cela me tient à cœur…
Il fallait du courage, je trouve, pour oser poser. Se montrer telle qu’elle est.

Ses enfants, sa famille, ses amis ont vu cette photo : tous nous ont soutenues dans ce concours.

Cette photo ne se dévoile pas directement. Elle n’a pas un impact visuel comme celle de l’année dernière. Elle est comme cette super-héroïne : d’apparence anodine et normale, mais elle renferme des secrets.

Pour comprendre cette photo, il faut prendre son temps. Regarder les détails et découvrir l’histoire et l’intention…

Je voulais cette photo dans des tons doux, cocooning… Être au calme dans sa chambre un matin pour s’habiller.

Le geste paraît classique pour toutes les femmes et pourtant celui-ci ne l’est pas. La vie change quand notre corps subit ces transformations. Et même si d’apparence, la vie suit son cours, le chemin est différent…

Voici le texte qui accompagne cette photo…

Et elle mit son costume…

Un super-héros a toujours un costume. Une fois endossé, ce costume lui permet de mettre de côté ses peurs et ses fêlures pour arborer un sourire et une force à toute épreuve ! Le monde extérieur le voit alors comme une personne invincible, sûre d’elle et sans crainte face à l’avenir.

Le costume de ma Maman, c’est cette prothèse mammaire. Parfois lourde à porter, elle lui permet de se fondre dans la foule et de ne rien laisser transparaître.

J’étais persuadée que ma Maman ne voudrait pas faire la photo. Mais elle a tout de suite accepté, sans même savoir ce que j’allais faire, juste parce que « je sais que ça te tient à cœur ».

Et puis elle m’a dit « Mais tu sais, je ne suis pas un héros ».
Si, Maman, tu es une super-héroïne. Même un simple accessoire de tous les jours, à mes yeux, te métamorphose. Là où « ceux qui ne savent pas » ne voient qu’un châle, moi… je vois une cape ! Une cape de Wonder Maman. Une héroïne des temps modernes et du quotidien.
Tu es Ma super-héroïne.

J’ai eu l’extrême honneur d’être à nouveau dans les 40 finalistes parmi les 200 participations reçues par les organisateurs. C’était mon objectif et j’en suis très heureuse.

40 photos finalistes avec chacune son histoire, sa force. 40 très belles photos !

Une superbe soirée entre mère et fille…

Vendredi 8 novembre a eu lieu la remise de prix du concours dans ce lieu incroyable qu’est le salon Paris Photo, dans le Grand Palais à Paris.
Un grand prix, deux prix accessit et un prix du public absolument magnifiques ! Ils ont mérité leurs prix et je suis très heureuse pour eux.

J’ai eu l’occasion de faire la connaissance de plusieurs photographes et modèles lors de cette soirée et sur les réseaux sociaux et c’est là aussi l’un des avantages de ce concours. C’est un concours incroyablement humain et bienveillant !

Et passer une soirée parisienne avec ma Wonder Maman, partager ça avec elle, c’était absolument génial !! <3

Et puis, j’avoue que voir ma photo de l’année dernière en format XXL était incroyable !

En alliant l’art photographique et les textes (ce qui est une force dans ce concours), nous participons tous à la diffusion de ce message essentiel : faites vous dépister !

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Anne D. Lefèvre Photographe  Amiens  Somme  Oise  Hauts-de-France